« Je suis devenue Aidante Proche suite au décès de ma maman, il y a +/- 4 ans. La relation avec ma maman était difficile, et je ne voyais mes parents que tous les 15 jours environ. »
Après le décès de ma mère, mon père était veuf et isolé. Je me suis rapproché de lui. Il était atteint de la maladie de Parkinson. Malgré sa maladie, il était très peu médicalisé. J’ai mis en place, pour lui, un système de soins à domicile. Il en est de même avec ma grand-mère, qui m’a élevée : elle est atteinte aujourd’hui de la maladie Alzheimer.
Par la suite, ils sont tous deux entrés dans une institution : ma grand-mère parce que cela n’allait plus du tout chez elle et mon père parce qu’il a été expulsé pour la vente de son appartement.
Pour les aider au mieux, j’ai arrêté de travailler, ce qui engendre une énorme perte de revenus. Mon avenir financier est un petit peu angoissant… J’espère qu’ils vivront encore longtemps mais cela devient difficile à gérer financièrement. Cela me prend le trois-quatre de mon temps de m’occuper de mes proches. Sans rémunération… Il y a le temps passé auprès d’eux, puis tout ce qu’il y a comme formalités pour eux : les papiers, les visites chez les spécialistes, le dentiste, etc.
Il est important, pour moi, de maintenir des liens sociaux parce que je n’ai plus de vie professionnelle. C’est difficile, les gens ne comprennent pas pourquoi j’ai abandonné mon travail. Je me suis même disputée avec des amis de 30 ans parce qu’elles me jugeaient. « Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu te mets tout cela sur le dos ? Pourquoi tu ne te poses jamais ? ».
« Heureusement, d’autres trouvent cela magnifique, courageux ! Les choses sont très différentes selon la culture. J’ai des proches de nationalité congolaise, marocaine, etc. Chez eux, il y a moins de jugement. Et puis surtout, j’ai le soutien de mon mari. »
Mme Delsaut