J’ai été deux fois Aidante Proche dans des contextes très différents. Une première fois avec mes enfants : j’ai mis au monde des triplés prématurément, après seulement 26 semaines de grossesse. Ils étaient tous les trois atteints d’handicaps divers, dont une dépendance forte à l’oxygène pour Pierre ou des troubles neurologiques moteurs pour Hadrien.
La seconde fois après le décès de mon père : je me suis occupée de ma mère atteinte d’arthrose sévère et de leucémie.
Pour mes fils, j’ai été très bien secondée par une puéricultrice octroyée par l’état belge comme aide aux familles d’enfants multiples. Sans elle, je n’aurais pas pu tenir le rythme. Concernant ma mère, j’ai pris en charge sa vie courante, ses finances, son patrimoine. Je l’accompagnais dans ses déplacements, veillais à ses besoins, me chargeais de ses courses et de ses médicaments.
Une leçon de vie unique
Accueillir un bébé est un bonheur. Dans mon cas, j’en ai accueillis trois entre la vie et la mort et cela a tourné au drame. Cependant, les soigner, les soutenir, m’intéresser à des tas de domaines que je n’aurais jamais abordés sans eux, tout cela m’a enrichi. Je ne regrette pas une seule des heures que j’ai passées à les accompagner. J’en ai retiré une leçon de vie, à savoir que rien n’est acquis, que tout peut basculer d’un instant à l’autre.
Fille unique, responsabilité plus grande
Quant à ma mère, comme je suis enfant unique, elle ne pouvait compter que sur moi. À ce titre, je me suis sentie beaucoup moins soutenue. Cela dit, je suis heureuse d’avoir pu l’accompagner au quotidien les 6 derniers mois, comme j’avais pu le faire avec mon père. Ils sont décédés en ma présence et cela était très important pour moi.
Mme Gosset